Atelier OMT : Produire des statistiques touristiques significatives à l’aide des données de positionnement mobile
Les données de positionnement mobile, qu’est-ce que c’est ? Et quels sont leurs avantages ? Les Big Data se sont révélées d’une grande utilité pour les gouvernements et les entreprises, en les aidant à prendre des décisions efficace. Et cela à tel point qu’il est maintenant considéré qu’elles contribuent de manière substantielle à la réalisation des ODD de l’ONU. Les données de positionnement mobile (DPM) sont une forme de Big Data provenant de volumes élevés de données relatives au positionnement mobile, c’est-à-dire la localisation des téléphones mobiles. Durant le dernier atelier OMT, qui a eu lieu en ligne le mercredi 20 avril, il est devenu évident que ces DPM, en plus de jouer un rôle clé dans la création de statistiques touristiques significatives, pouvaient servir à stimuler le développement socio-économique d’un pays donné.
Mise en valeur du potentiel des DPM pour les statistiques touristiques
Le secteur touristique a été négativement impacté par la pandémie de Covid-19. Elcia Grandcourt, Directrice du département régional pour l’Afrique de l’OMT et modératrice de l’atelier, a affirmé, au début de l’événement, que les Big Data rassemblées à partir des réseaux mobiles étaient une composante essentielle de la reprise de ce secteur. Esperanza Magpantay, statisticienne principale à l’UIT, a ensuite souligné, dans ses remarques liminaires, la nécessité d’avoir accès à des statistiques touristiques de bonne qualité, ainsi qu’à de nouvelles sources de données. À la suite de quoi les participants à cet atelier, Laurent Sarr, Directeur technique chez GVG, Siim Esko et Kaisa Vent, Directeur des ventes et Directrice de la méthodologie respectivement chez Positium, et Jaanus Kroon, Directeur du service statistique à la Banque d’Estonie, ont apporté leurs perspectives respectives concernant le potentiel et les défis des DPM en tant que moyen de produire des statistiques exploitables.
Avantages des données de positionnement mobile
Dans sa présentation sur le potentiel des DPM, Laurent Sarr a montré que ces donnés soutenaient les processus décisionnels et de création de politiques des gouvernements, quel que soit le secteur concerné, en rendant possible des analyses prédictives et en mettant en avant les tendances de la mobilité. Il a également expliqué, par le biais de deux études de cas, qu’au Rwanda et au Ghana, les solutions de données de GVG ont aidé à améliorer la gouvernance du secteur numérique et la visibilité sur la propagation de la Covid-19, respectivement. L’étude de case concernant le Ghana est un exemple probant de la façon dont les DPM peuvent servir à gérer les crises. Les autres utilisations incluent l’analyse des tendances migratoires, ainsi que la gestion et la planification des ressources.
Dans la présentation suivante, Siim Esko s’est concentré sur le rôle des DPM dans la production de statistiques touristiques. Il a fait remarquer que, d’un point de vue global, les réseaux mobiles se démarquaient comme l’une des meilleures sources de données, non seulement pour les statistiques touristiques, mais également comme moyen d’optimiser la réponse à la pandémie de Covid-19. Il a également fait référence aux conclusions de la Banque d’Estonie, qui montrent que les DPM sont plus économiques, plus rapides, offrent une plus grande taille d’échantillon et éliminent le fardeau que les sondages peuvent représenter pour les touristes. Pour sa part, la société Positium a déterminé que les DPM offraient une meilleure granularité et une plus grande précision. Les DPM ont ainsi permis à la société de révéler de nouveaux modèles touristiques non seulement dans son pays d’origine, l’Estonie, mais également dans d’autres pays du monde. Cela a poussé Siim Esko à décrire les DPM comme étant l’avenir des statistiques touristiques.
Les défis relatifs aux DPM
La question de la confidentialité des données a été soulevée plusieurs fois au cours de la session. À ce sujet, Laurent Sarr a souligné l’importance de respecter les exigences du GDPR, afin d’instaurer la confiance. Il a également expliqué qu’il était possible de garantir la confidentialité des données en acquérant des données en temps réel, qui ne peuvent être manipulées ou falsifiées. Une autre option serait de rassembler des données brutes binaires, que les agences concernées pourraient ensuite décoder elles-mêmes.
La qualité des données est également un facteur essentiel. Au cours de leurs interventions, Kaisa Vent et Janus Kroon ont tous les deux indiqué que des cadres méthodologiques et d’assurance qualité solides étaient nécessaires pour réaliser cet objectif. Selon M. Kroon, ces cadres doivent non seulement être standardisés, mais également réévalués de manière régulière.
Les perspectives que les participants ont partagé ont confirmé que les données, et plus précisément les DPM, étaient d’une importance capitale pour les gouvernements. Elcia Grandcourt a clos cet événement informatif en soulignant le rôle significatif que joue le secteur privé lorsqu’il s’agit d’accompagner les gouvernements dans l’exploitation des données en vue de renforcer leurs processus décisionnels.
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