La littératie des données, grande oubliée des pays en développement
À l’ère de l’information, le « Big Data » est devenu « la nouvelle richesse ». Selon un article publié par Thestar en août de cette année, chaque minute, 208 333 personnes prennent part à une réunion vidéo sur Zoom, près de 42 millions de messages sont envoyés sur WhatsApp, plus de 347 000 récits sont affichés sur Instagram et TikTok est téléchargé 2 704 fois.
Étant donné l’ampleur de ces chiffres, il n’est pas surprenant que les entreprises aussi bien que les entités publiques parlent déjà de la nécessité imminente d’apprendre à rassembler et à traiter les données afin de pouvoir les « régir ». Cependant, avant d’atteindre ce niveau de connaissance, une étape pédagogique fondamentale doit être franchie sur le chemin complexe menant à la maîtrise du Big Data. En effet, les citoyens, et particulièrement ceux qui travaillent directement avec les données, doivent recevoir une formation appropriée. Dans de nombreux cas, et principalement au niveau public, ainsi que dans les pays en développement, cette étape clé, la littératie des données, n’a pas été franchie, ce qui constitue un obstacle majeur à la transformation numérique.
Un traitement holistique des données représente un important investissement pour un pays quel qu’il soit. Généralement, le besoin en littératie des données suscite les deux points de vue opposés suivants : d’une part, qu’il n’est pas utile d’investir dans un écosystème clé comme le Big Data pour stimuler le développement du pays, et d’autre part, qu’un effort important doit être consenti pour bâtir des infrastructures matérielles facilitant la collecte et le traitement des données. Ces deux points de vue sont caractérisés, d’une façon ou d’une autre, par un manque de littératie des données. Dans le premier cas, la lacune est due à une ignorance généralisée du potentiel des données en ce qui concerne le développement socio-économique à différents niveaux et dans les différents secteurs d’un pays. Dans le deuxième cas, elle est due à un manque de sensibilisation au besoin d’éduquer et de former les citoyens pour leur permettre de tirer parti du potentiel des données.
Les pays en développement doivent élaborer un plan de base pour un projet relatif à la littératie des données, de la conception à la mise en œuvre. Le sommet Gartner Data & Analytics qui a eu lieu aux États-Unis en 2018 a mis en avant l’idée d’enseigner les données comme si elles étaient une deuxième langue. Il faut pouvoir lire, écrire, comprendre et bien sûr appliquer le Big Data afin de s’assurer qu’il est utilisé de la façon la plus avantageuse possible pour la société. La littératie des données est la capacité à tirer des informations utiles des données, ce qui en fait un puissant moyen pour la société d’avoir une compréhension plus étendue du monde. Par conséquent, la capacité à communiquer « dans le langage des données » va au-delà des connaissances purement statistiques, mathématiques ou technologiques.
De grands progrès ont été réalisés dans les pays en développement en matière de technologie et de numérisation. Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne la littératie des données avant que ces pays puissent continuer à se développer de manière indépendante, et avant que la fracture numérique ne se réduise.
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