Les femmes dans les STEM en Afrique : changement du paradigme social
Les industries de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) ont été à l’avant-garde de l’innovation et de la croissance au cours des deux dernières décennies, et particulièrement pendant et après la pandémie de la COVID. La révolution technologique des trois dernières années exige de mettre en place des stratégies de relance rapides et globales. Cependant, pour que cette révolution aboutisse à long terme malgré de futures crises potentielles et l’évolution socioéconomique de la société, il est critique de garantir un développement inclusif de ces industries. La recherche montre qu’au sein d’équipes, la diversité des sexes, des races et des milieux peut mener à une meilleure performance. La Journée internationale des femmes et des filles de science s’approchant à grands pas, GVG souhaite honorer les femmes dans les STEM en Afrique. Cette journée nous rappelle que la science et l’égalité des sexes sont vitales pour atteindre les objectifs de développement, y compris l’agenda 2030 pour le développement durable adopté par l’ONU.
Le fossé éducatif
Dans notre monde axé sur la technologie, l’importance attribuée à la promotion des connaissances en TIC à l’échelle mondiale déterminera l’avenir des prochaines générations. Il existe actuellement des déséquilibres notables entre les sexes lorsqu’il s’agit du rôle des femmes dans les STEM. Ces différences sont encore plus importantes en Afrique, en ce qui concerne l’accès aux études tertiaires et l’achèvement de ces dernières (moins de 30 % des femmes en Afrique sub-saharienne ont un diplôme dans le domaine des STEM), ainsi que l’accès à des postes de direction. En effet, les filles et les femmes africaines rencontrent de nombreuses difficultés à s’insérer dans les industries des STEM. Ainsi, seulement 12 % de femmes sont actuellement actives dans le secteur des TIC en Afrique, selon la Commission économique pour l’Afrique de l’UN (UNECA). De plus, le Forum économique mondial a récemment indiqué que dans le secteur mondial de la technologie, les femmes n’occupaient qu’environ 24 % des rôles de leader et que moins de 30 % des chercheurs scientifiques étaient des femmes.
Il existe de multiples raisons expliquant cette disparité entre les sexes, dont des préjugés sexistes et des stéréotypes culturels et historiques généralisés. Dans le podcast Foresight Africa de l’année dernière, les professeures d’université Ayotola Aremu et Adefunke Ekine (auteures de Making the Future of African STEM female) ont raconté leurs expériences et attiré l’attention sur certaines des raisons principales qui découragent les filles de se lancer sur des parcours éducatifs scientifiques et technologiques. Selon Madame Ekine, les préjugés commencent à la maison et à l’école. Dans un contexte africain, on élève les garçons différemment des filles, a-t-elle dit. Et si une fille se montre curieuse ou essaie de poser des questions, on lui dit qu’elle n’est qu’une fille. En revanche, on dit aux garçons de démonter les objets mécaniques ou autres choses dont la forme évoque l’ingénierie. Les garçons ont le droit de faire cela. Mais les filles n’ont le droit que de cuisiner ou de s’occuper de leur famille. Elle a également expliqué que dès un très jeune âge, les filles ne croient pas en leur propre capacité à exceller dans ces domaines. Les enseignants et les tuteurs jouent un rôle extrêmement important lorsqu’il s’agit de permettre aux filles de s’exprimer et de s’émanciper suffisamment pour poursuivre des carrières scientifiques et technologiques.
Les statistiques montrent que cet écart n’est pas seulement présent dans l’éducation, mais également dans l’accès au numérique. En Afrique, alors que les femmes représentent 51 % de la population, seulement 20 % d’entre elles ont accès à l’Internet. En soi, cela limite leurs opportunités d’acquérir davantage de connaissances et d’outils dans le cadre de leur parcours professionnel dans un domaine lié aux STEM.
Un changement de paradigme s’impose
Bien que les femmes africaines éprouvent encore des difficultés à consolider leur présence dans les STEM, un changement de paradigme est en train de se produire. La sensibilisation à la disparité entre les sexes est la première étape à franchir. À cet égard, de nombreux décideurs se concentrent sur des initiatives dont le but est de faire augmenter le nombre de femmes dans les STEM en Afrique, en donnant aux femmes la possibilité de mettre à niveau leurs compétences et de tirer parti de leur potentiel. Prenons l’exemple de Connected African Girls, un programme de la Commission économique pour l’Afrique (ECA) lancé en 2020. Grâce à cette initiative, environ 25 000 filles ont reçu des formations en intelligence artificielle, codage, jeux vidéo et autres applications de la technologie numérique. Ou encore celui de Tech Africa Women, un programme cherchant à créer une communauté de femmes africaines prêtes à se joindre à des start-ups technologiques. Il ne s’agit là que de deux exemples tirés d’une longue liste d’entreprises et de projets menés par des femmes.
En 2021, Marie Françoise Marie-Nelly, directrice de la Banque mondiale pour plusieurs pays africains, mettait l’accent sur la nécessité d’intensifier les interventions ayant prouvé qu’elles pouvaient changer la donne. Certaines de ses interventions se concentrent sur l’amélioration de l’accès à une éducation pré-tertiaire de qualité, pour garantir que les étudiants, filles et garçons, acquièrent les compétences nécessaires en maths, science et culture numérique. Elles s’emploient également à incorporer une éducation adaptée aux différences entre les sexes dans les programmes éducatifs pré-tertiaires ; à fournir aux filles et aux jeunes femmes des opportunités en matière de mentorat et de formation pratique, en collaboration avec les industries des STEM ; et à promouvoir un environnement de travail souple et tenant compte des besoins familiaux.
L’existence de modèles féminins qui partagent leurs expériences, leurs efforts et leur réussite encourage également les filles à rechercher des opportunités et à croire qu’elles ont la capacité de poursuivre des études tertiaires et une carrière dans la technologie. Le fait d’avoir un exemple à suivre peut susciter l’intérêt pour la discipline et faire tomber les barrières actuelles. Apprendre aux enfants à respecter l’égalité donne aux filles accès aux mêmes outils éducatifs qu’à leurs homologues masculins. Elles auront ainsi l’assurance de pouvoir changer les règles du jeu, prendre part à la révolution qui est déjà en marche et d’avoir toutes les compétences nécessaires pour ce faire.
En tant qu’entreprise technologique, GVG s’est engagé à promouvoir la présence des femmes dans les professions liées aux TIC. Nous employons en effet des femmes dans tous nos services, à différents niveaux de responsabilité, particulièrement dans le service technologie et ingénierie. Dans un billet de blog précédent, nous avons même eu le plaisir de discuter non seulement des défis que les femmes doivent relever dans le secteur des TIC, mais également de leurs nombreux accomplissements, avec Gladys Barbirye, l’une de nos ingénieures.
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