Les services de supervision de l’argent mobile en Afrique aident à instaurer la confiance en l’écosystème
Après un modeste début en 2007, l’argent mobile est maintenant considéré comme un service financier conventionnel dans de nombreux pays africains. La pandémie a accéléré cette évolution. Cependant, malgré leurs avantages en matière d’inclusion financière, les services d’argent mobile sont vulnérables à la fraude et à la cybercriminalité. Les fournisseurs de services de supervision de l’argent mobile en Afrique peuvent aider les régulateurs à assurer la conformité et la sécurité au sein de l’écosystème à l’aide de leurs outils technologiques.
Le positif : l’argent mobile en tant que moteur de l’inclusion financière
L’argent mobile a beaucoup contribué à l’amélioration de l’inclusion financière en Afrique. Depuis son lancement au Kenya en 2007, ce service novateur a donné à des millions de personnes non bancarisées accès aux services financiers. Au cours des dix dernières années, il s’est étendu rapidement sur le continent. En 2020, l’Afrique sub-saharienne comptait plus de 469 millions de comptes en argent mobiles officiels.
Selon le rapport 2023 de la GSMA sur l’état du secteur de l’argent mobile, l’adoption et l’utilisation continuent de croître. Par exemple, le nombre de comptes enregistrés a augmenté de 13 % en 2022 en comparaison à l’année précédente. Mais la croissance la plus significative a eu lieu au niveau du paiement des factures. En effet, en 2022, ce dernier a augmenté de 36 %. Cette augmentation était due en partie à une meilleure intégration entre les fournisseurs de services d’argent mobile et les entreprises. Quant aux valeurs globales des transactions journalières, elles ont augmenté de 1,45 million USD au lieu du million anticipé.
Il n’est donc pas surprenant que l’argent mobile soit maintenant considéré comme un service financier conventionnel en Afrique.
Le négatif : la vulnérabilité de l’argent mobile à la fraude
Cependant, la GSMA rappelle que la fraude demeure problématique pour la totalité de l’industrie. En effet, l’ubiquité et la popularité de l’argent mobile en Afrique en font une cible tentante pour les criminels. Ces derniers s’efforcent d’obtenir des données sensibles et confidentielles qui leur donneront accès aux comptes des utilisateurs. Trente-et-un pour cent des utilisateurs d’argent mobile en Afrique sub-saharienne ont besoin d’aide pour se servir de leur compte. Cela s’explique par un manque de compréhension et de compétences numériques et facilite la tâche aux criminels. La fraude dans les services d’argent mobile prend des formes variées. Celles-ci comprennent le vol d’identité, la fraude aux applis mobiles, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et l’ingénierie sociale.
Au Kenya, par exemple, la Direction des enquêtes criminelles a arrêté huit individus accusés d’avoir volé plus de 500 millions KES aux utilisateurs d’argent mobile, selon ITWeb Africa. Les fraudeurs avaient enregistré plus de 123000 cartes SIM mobiles après avoir illégalement accédé à des renseignements d’identification. Ils avaient ensuite utilisé ces cartes SIM pour faire des prêts.
Au Malawi, les criminels volent approximativement 117 000 USD chaque mois par le biais de transferts d’argent mobile. Pour ce faire, ils exploitent le manque d’éducation des utilisateurs et font appel au vol d’identité, à de faux services promotionnels d’échange de carte SIM, à la fraude aux SMS et à l’imposture. On a également signalé des cas de fraude semblables en Ouganda, dit The Monitor. Les fraudeurs accèdent illégitimement à des comptes en argent mobile en se faisant passer pour quelqu’un que la victime connaît ou à qui elle fait confiance, et en utilisant des cartes SIM enregistrées au nom d’utilisateurs maintenant défunts.
La fraude peut entraîner un manque de confiance envers les services d’argent mobile de la part des consommateurs. Cela affecte l’usage de l’argent mobile et, par extension, l’inclusion financière. Un autre facteur qui sape la confiance envers l’écosystème est l’existence de lacunes en matière de protection des données. Jusqu’à présent, les régulateurs ont tenté de combler ces lacunes par le biais de programmes d’éducation des consommateurs, de règlements et de consultations avec les fournisseurs de services.
De plus, les comptes en argent mobile peuvent servir au blanchiment d’argent ou au financement du terrorisme. En effet, les criminels peuvent transférer des sommes importantes en plusieurs petits paiements, à l’aide de multiples comptes et SIM. Ils pauvent ainsi contourner les mesures KYC. En outre, la plupart des transactions en argent mobile sont limitées à quelques centaines de dollars. Ces sommes peuvent donc facilement échapper à l’attention du régulateur. Le Département d’État américain a récemment exprimé sa préoccupation en rapport à M-Pesa, la plateforme d’argent mobile kenyane. En effet, M-Pesa offre maintenant des transferts monétaires transfrontaliers avec d’autres pays, ce qui facilite les flux financiers internationaux illicites. D’où la nécessité de superviser efficacement un écosystème de l’argent mobile aussi dynamique que celui de l’Afrique.
Les fournisseurs de services de supervision de l’argent mobile : partenaires technologiques des régulateurs
La supervision de l’écosystème de l’argent mobile est la responsabilité du gouvernement et du régulateur. Cependant, l’énorme volume de transactions effectuées chaque jour en Afrique, associé au manque de réglementation et de transparence de ces services, limite considérablement la visibilité des autorités. Ces dernières ont donc besoin d’outils numériques leur permettant de suivre les transactions à la trace, en vue d’améliorer l’efficacité des processus AML et CFT. Certains régulateurs ont déjà fait appel à des fournisseurs de services de supervision de l’argent mobile en Afrique, afin de mettre en œuvre de telles plateformes et ainsi améliorer la gouvernance de leur marché de l’argent mobile et réduire la fraude.
Au Congo, au Ghana, au Rwanda et en Tanzanie, par exemple, la solution Mobile Money Monitoring (M3) de GVG a permis de réduire considérablement la fraude sur le marché de l’arget mobile. M3 rassemble et analyse les Big Data que les services d’argent mobile produisent chaque jour. Elle fournit ainsi aux régulateurs des informations exploitables qui viennent étayer les processus décisionnels et promouvoir conformité et sécurité. En Tanzanie, la TCRA et la Banque centrale suivent actuellement 100 % des transactions en argent mobile, grâce à M3.
Les données que M3 rassemble pourraient également servir de preuves dans le cadre d’enquêtes financières. À cet égard, l’Institut de Bâle sur la gouvernance recommande de tirer parti des historiques de paiements afin de renforcer les défenses des pays contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le succès de l’argent mobile a fait de ce service une cible pour les criminels. Cependant, ses avantages, comme l’amélioration de l’inclusion financière, en font un secteur économique crucial qu’il vaut la peine de protéger. Les fournisseurs de services de supervision de l’argent mobile permettent aux gouvernements d’atteindre cet objectif. En effet, ils leur offrent une visibilité optimale sur l’écosystème grâce à la technologie. Et dans le cas de M3, ils permettent une prise de décisions basée sur des données factuelles. Les pays ayant mis en œuvre des technologies de supervision ont obtenu des résultats probants en matière de conformité de l’argent mobile. Chez GVG, nous anticipons que ces résultats, associés à la croissance dynamique des services d’argent mobile, motiveront les pays qui ne sont toujours pas équipés à également adopter cette approche.
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