Maîtriser les technologies transformatrices en Afrique pour améliorer l’impact réglementaire : défis et opportunités
Dans le cadre du Forum pour l’investissement en Afrique de 2023, des experts ont recommandé de maîtriser les technologies transformatrices en Afrique pour stimuler la croissance économique. Cependant, les technologies transformatrices requièrent une gouvernance tout aussi transformatrice. Les autorités réglementaires doivent donc s’adapter aux avancées technologiques de l’industrie pour remplir efficacement leurs fonctions. Cela implique la mise en œuvre de nouvelles technologies numériques afin de renforcer les processus réglementaires. De plus, un environnement réglementaire favorable à l’adoption et à l’utilisation judicieuse de ces technologies sera nécessaire.
En Afrique, les technologies transformatrices sont déjà au travail au niveau réglementaire. En effet, certains pays ont mis à profit l’analyse des Big Data, par exemple. Cela leur permet de renforcer leurs capacités réglementaires dans les secteurs des télécoms et des services financiers numériques. Cependant, l’adoption reste faible dans l’ensemble.
En tant que partenaire technologique de l’UIT, GVG a récemment répondu à un appel à contributions de l’organisation sous le thème général de l’orientation des technologies transformatrices en vue d’assurer leur impact positif. À cette occasion, GVG a fourni à l’UIT un document décrivant les défis et opportunités liés à l’adoption de ces technologies d’un point de vue réglementaire.
Maîtriser les technologies transformatrices en Afrique : défis
Des cadres réglementaires exhaustifs sont nécessaires pour promouvoir l’accès aux données et la transparence de ces dernières. Les régulateurs des télécommunications, par exemple, ont besoin des données des opérateurs pour avoir une visibilité optimale du secteur. De plus, ces cadres permettent de garantir la sécurité des données. En leur absence, les opérateurs et leurs abonnés pourraient se montrer réticents à partager leurs données.
Une infrastructure prenant l’interopérabilité en charge est un autre prérequis à la mise en œuvre réussie des technologies transformatrices. Celles-ci soutiennent la numérisation des paiements, y compris des paiements citoyen-gouvernement et vice-versa. Cependant, le manque d’interopérabilité entrave la croissance des paiements électroniques. Parmi les systèmes de paiement instantané existant en Afrique, seulement 44 % sont interopérables. Cela limite les bienfaits de l’innovation et de l’inclusion financières.
Un manque d’interaction existe également parmi les intervenants. En effet, la coordination entre les autorités réglementaires, les entités privées et autres agences gouvernementales est limitée. Cela représente une contrainte importante lorsqu’il s’agit d’accéder aux données pour faciliter le déploiement de technologies.
Un autre défi est l’embauche d’employés qualifiés pour déployer et utiliser les technologies. Selon un rapport de l’Oxford Business Group, environ 230 millions d’emplois demanderont des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030. Cependant, il existe une pénurie de compétences liées aux STEM dans la région. En effet, il n’y a qu’entre 3 et 26 ingénieurs professionnels pour 100 000 personnes, comparé à 269 au RU et 281 aux USA.
Pour finir, il est crucial que l’épine dorsale des systèmes déployés adhère aux normes de sécurité les plus élevées. Cela contribuera à garantir le respect des lois relatives à la confidentialité des données, ainsi que la mise en œuvre sécurisée des technologies, afin d’éviter la fraude et les failles de sécurité.
Opportunités de renforcement des capacités réglementaires
Relever les défis ci-dessus permettrait aux régulateurs de renforcer leurs capacités en matière de prise de décisions et de suivi de la conformité, ainsi que d’encourager l’innovation au sein des cadres réglementaires.
Les technologies transformatrices améliorent l’efficacité et la précision, en rationalisant et en automatisant les processus réglementaires. Elles permettent également d’analyser rapidement d’importants volumes de données, soutenant ainsi le développement orienté données des politiques. En tirant parti de l’analyse des donnés, les décideurs peuvent obtenir des informations précieuses sur les tendances sociales, identifier les risques émergents, prendre des décisions plus efficaces et concevoir des interventions réglementaires plus ciblées et plus efficaces.
Les technologies transformatrices renforcent également les capacités de suivi de la conformité des régulateurs. Effectivement, elles permettent de vérifier la conformité à la réglementation et aux politiques en vigueur, et ce en temps réel. Ainsi, les régulateurs peuvent plus facilement détecter les anomalies et prendre les mesures nécessaires pour garantir la conformité. Par conséquent, ces technologies contribuent à améliorer la transparence et responsabilité au sein de l’industrie. Elles font de même dans l’environnement réglementaire, en réduisant les erreurs humaines, qui peuvent avoir un impact négatif sur les coûts aussi bien que la réputation, et en décloisonnant les informations. Toutes les parties impliquées dans le processus restent ainsi au courant du déroulement total de ce dernier.
Finalement, les technologies transformatrices stimulent l’innovation au niveau des cadres réglementaires. Cela permet aux régulateurs de s’adapter aux avancées technologiques dues à la transformation numérique en Afrique, et donc de remplir leur mandat réglementaire plus efficacement. En adoptant des approches souples et adaptables, les décideurs encouragent le développement et l’adoption de technologies innovantes. En même temps, ils garantissent l’installation de dispositifs de sécurité appropriés afin de protéger la confidentialité et la sécurité.
Maîtriser les technologies transformatrices en Afrique : la démarche réglementaire
Les organismes de réglementation jouent un rôle crucial lorsqu’il s’agit de maîtriser les technologies transformatrices pour garantir leur impact optimal. En effet, ils favorisent la création d’un environnement réglementaire favorable à l’adoption de ces technologies. Pour en promouvoir l’impact positif et inclusif, ils doivent établir des normes et directives exhaustives. Ils doivent aussi continuellement évaluer l’effet des mesures réglementaires sur l’adoption de la technologie, et donner la priorité à la communication avec les différents intervenants.
Les normes et directives adéquates facilitent le développement et le déploiement des technologies transformatrices. Dans l’idéal, elles devraient inclure des principes tels que l’équité, la transparence et la responsabilité. En y adhérant, les régulateurs s’assurent que les technologies sont utilisées de manière responsable, et qu’elles contribuent à la viabilité des pratiques socioéconomiques de marché.
Une fois les mesures réglementaires pertinentes en place, il est important que les régulateurs en fassent un suivi continu. Ils pourront ainsi évaluer leur impact de ces mesures sur l’adoption et l’utilisation des technologies transformatrices. Ils seront également en mesure d’obtenir des retours utiles d’information de la part des intervenants. Cela leur permettra d’adapter leurs approches de sorte à s’assurer que les technologies transformatrices produisent des résultats positifs et soutiennent l’inclusion dans l’ensemble de la société.
Enfin, la collaboration entre les autorités réglementaires et les intervenants, y compris les représentants de l’industrie, les organisations de la société civile et le milieu universitaire, est essentielle à une réglementation efficace permettant de maîtriser les technologies transformatrices en Afrique. En impliquant les intervenants dans les processus réglementaires, les autorités pourront rassembler et intégrer divers points de vue. Cela leur permettra de mieux comprendre l’impact des technologies transformatrices et ainsi d’ébaucher une réglementation prenant en compte les différents besoins et préoccupations.
Tirer parti de l’expertise des fournisseurs de technologie
L’essor des technologies transformatrices met les autorités réglementaires sous pression, leur imposant d’adapter leurs processus. Cela signifie que les régulateurs eux-mêmes doivent adopter ces technologies pour pouvoir efficacement superviser les secteurs dont ils sont responsables. Relever les défis relatifs à l’adoption de la technologie créerait de nombreuses opportunités pour les autorités réglementaires et leurs secteurs. En plus de créer et de contrôler les normes et directives nécessaires, et de collaborer avec les intervenants, les autorités réglementaires peuvent également s’intéresser aux partenariats public-privé, comme ceux que GVG a formés avec plusieurs autorités fiscales et des télécoms, afin de les aider à utiliser les technologies transformatrices de sorte à optimiser leur impact réglementaire.
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