Mobiliser les DPM à des fins statistiques, politiques et de développement
Dans le monde interconnecté d’aujourd’hui, l’utilisation généralisée de terminaux mobiles a entraîné l’échange de vastes quantités de données sur les réseaux de télécommunications. Ces données, qui comprennent les données de positionnement mobile (DPM), détiennent un immense potentiel en matière d’innovation et de développement durable. En effet, elles fournissent la matière première nécessaire à la création des statistiques qui informeront les politiques de développement. La 8ème Conférence internationale sur les Big Data et la science des données à des fins statistiques, tenue à Bilbao, en Espagne, du 10 au 14 juin, s’est concentrée sur l’utilisation de données intégrées pour informer les politiques relatives au changement climatique et au développement durable. Le directeur de la technologie de GVG, Laurent Sarr, a participé au panel dédié à l’utilisation des Big Data mobiles pour assurer la durabilité du tourisme, soulignant la nécessité de mobiliser les DPM à des fins statistiques.
Suivre la durabilité du tourisme et de la mobilité humaine à l’aide des DPM
En identifiant l’emplacement des terminaux mobiles, les DPM permettent aux décideurs d’obtenir des renseignements précieux concernant la mobilité. De tels renseignements sont cruciaux dans divers domaines où les mouvements de population ont un impact significatif. C’est le cas de la gestion des crises. Pendant la pandémie de la Covid-19, par exemple, certain pays, y compris le Ghana, ont fait appel à des outils technologiques mobilisant les DPM pour suivre les mouvements de population et la propagation du virus.
La gestion et la planification du tourisme représentent une autre application cruciale des DPM. Les DPM fournissent des informations utiles sur les tendances touristiques en permettant aux autorités de suivre les mouvements des visiteurs. Elles permettent ainsi de baser la prise de décisions sur des données factuelles, ainsi que de formuler des politiques ciblées. Les DPM ont certains avantages en comparaison aux sources de données traditionnelles comme les sondages touristiques. Ces avantages incluent une amélioration de la granularité, de la précision, de la rapidité et de la couverture de l’échantillonnage, selon un billet de blog publié par le Forum mondial de l’ONU sur les données.
Par conséquent, les DPM peuvent aider à reconstruire le secteur du tourisme, à la suite de la crise de 2020 due à la pandémie. Cette année-là, le nombre de visiteurs et les recettes d’exportation ont chuté de 73 % et d’1,3 billion USD respectivement, selon l’OMT. Le fait que trois des ODD recommandent de promouvoir le tourisme durable souligne l’impact positif du secteur sur le développement. Cela fait de sa stimulation une tâche d’autant plus importante.
Cependant, l’accès limité aux DPM compromet le potentiel de ces dernières en matière de durabilité du tourisme et de la mobilité humaine. Laurent Sarr, directeur de la technologie chez GVG, a fait cette observation au cours du panel intitulé « L’utilisation des Big Data mobiles pour un tourisme durable », dans le cadre de la 8ème Conférence internationale sur les Big Data et la science des données à des fins statistiques.
Mobiliser les DPM à des fins statistiques : Le rôle des régulateurs
L’un des facteurs limitant l’accès aux DPM est l’inquiétude liée à la sécurité et à l’usage éthique des données. Puisque les DPM sont générées par les appareils mobiles, les ORM en sont responsables. Ces derniers doivent donc garantir que les données de leurs clients sont traitées conformément aux lois sur la confidentialité.
Interrogé sur le rôle que jouent les régulateurs pour faciliter l’accès aux données, Laurent Sarr a souligné que ce rôle était central et à multiples facettes. Premièrement, les régulateurs sont responsables de la création et de la mise à jour des cadres réglementaires, politiques et directives nécessaires à l’usage sécuritaire et éthique des DPM. Selon M. Sarr, ils servent d’intermédiaires entre les ORM et les agences gouvernementales et bureaux statistiques. En effet, en élaborant des normes relatives à la confidentialité et à la sécurité des données, ainsi qu’aux protocoles de transmission, ils créent un environnement propice à la mobilisation des DPM, tout en protégeant les droits des personnes.
Deuxièmement, les régulateurs peuvent promouvoir d’autres aspects clés de la gouvernance des DPM. L’interopérabilité et l’harmonisation de divers jeux de données, par exemple, améliorent l’accessibilité et l’utilité des DPM à des fins statistiques. Les cadres réglementaires pourraient également requérir le consentement explicite des touristes avant de recueillir les DPM, pour renforcer la confiance.
Troisièmement, ils encouragent une collaboration efficace entre les différents intervenants. La collaboration entre les ORM et le secteur public est essentielle pour assurer l’accès sécuritaire aux données. De plus, elle facilite la mise en place de mécanismes de gestion des données régissant la collecte, le stockage, le traitement et le partage des données, afin de garantir la transparence.
En améliorant l’accès aux DPM, les régulateurs soutiennent les pays dans leurs processus décisionnels. Ainsi, ils aident à promouvoir la durabilité du tourisme et de la mobilité humaine, et à stimuler le développement durable.
Mobiliser les DPM à des fins statistiques : Le rôle de la technologie
En plus de cadres réglementaires appropriés, les régulateurs pourraient devoir mettre en œuvre des mesures technologiques afin de promouvoir l’accès aux DPM à des fins statistiques. En effet, la technologie peut connecter les autorités directement aux sources de DPM. Celles-ci incluent les réseaux de télécommunications et les flux pertinents de transactions mobiles. En outre, la technologie permet de garantir la conformité de l’échange des données avec les lois sur la confidentialité.
En tant que fournisseur des plateformes de suivi des données, GVG met sa technologie au service des autorités réglementaires pour les soutenir dans la mobilisation des DPM. Les DPM sont une ressource clé lorsqu’il s’agit de soutenir la prise de décisions dans divers domaines critiques, y compris les renseignements sur la mobilité. En effet, elles permettent d’effectuer des analyses prédictives et d’identifier les tendances relatives à la mobilité.
Par exemple, quand la pandémie de la Covid-19 s’est déclarée au Ghana, le gouvernement a exprimé le besoin de mieux comprendre la propagation de la maladie. À l’époque, la Common Platform de GVG recueillait déjà des données au Ghana à des fins de protection des recettes. GVG l’a alors actualisée pour inclure la localisation d’événements. Les données de mobilité ainsi rassemblées ont permis aux autorités ghanéennes de prévoir et de gérer la propagation du virus. GVG a assuré la confidentialité des données en les pseudonymisant et en les agrégeant dans le cadre de leur traitement.
Collaborer pour réaliser le potentiel des DPM
Parce qu’elles facilitent la création de statistiques, et donc le processus décisionnel, les DPM promettent de stimuler de développement durable. Cependant, l’échange sécuritaire et transparent des données requiert de trouver le juste équilibre entre l’innovation et la protection de la confidentialité. Les régulateurs et la technologie jouent un rôle important à cet égard. En effet, ils aident à créer un environnement où le potentiel transformatif des DPM en matière de développement peut être réalisé tout en protégeant les droits des personnes. Alors que nous naviguons sur les eaux complexes de l’ère numérique, les efforts de collaboration des régulateurs, des intervenants de l’industrie et de la société civile sont essentiels à la mobilisation des DPM dans l’intérêt de tous.
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