Saviez-vous que le continent africain a une population estimée à 1,2 milliards de personnes, mais qu’un nombre choquant d’Africains – 500 millions – n’a pas d’identité numérique ?
Le PDG de Global Voice Group, James Claude, et les autres membres du panel, Grace Mutung’u, Coordinatrice du groupe de travail « identité numérique » de l’Open Society Foundation, et Alexander Muteshi, Directeur général des services d’immigration et aux citoyens, ont partagé leur point de vue et leurs connaissance au cours d’une table ronde virtuelle portant sur l’impact de l’identité numérique la croissance socioéconomique en Afrique, le 7 avril 2022.
Selon les informations, aussi troublantes qu’intéressantes, fournies par James Claude, seulement 3,2 milliards de personnes à l’échelle mondiale disposent d’un document d’identité et d’une piste numérique, 3,4 milliards ont un document d’identité mais pas de piste numérique, 1 milliard n’ont pas de document d’identité légal et 41 % d’Africains n’ont aucun document permettant de les identifier.
James a expliqué que de nombreux gouvernements africains avaient pris différentes initiatives en vue d’enregistrer leur population en ligne. Le Kenya, par exemple, a mis en œuvre le passeport électronique pour l’Afrique de l’Est. Et il y a quatre ans, le Ghana a mis en place le « Ghana Code », basé sur la biométrie. Quant au Rwanda, il a testé de nombreux moyens de numériser son identité numérique.
M. Muteshi a élaboré sur la question des passeports électroniques au Kenya, indiquant que le pays avait mis en œuvre son passeport numérique en même temps que d’autres pays d’Afrique de l’Est. Selon lui, le passage à l’identité numérique a contribué à renforcer l’intégrité du passeport, en améliorant les dispositifs de sécurité comme les puces avec contact qui sont encodées et ensuite implantées dans les passeports, les identificateurs biométriques et les identificateurs de visage et de signature.
Il a également abordé le sujet des demandes en ligne, ces dernières pouvant être facilement intégrées à d’autres systèmes, tels que le contrôle frontalier. Les fonctions de sécurité des passeports électroniques rendent ces derniers très avantageux.
Il a ensuite mentionné le fait que la possibilité de permettre aux citoyens de prendre leurs propres photos d’identité avait suscité de l’intérêt, et qu’il serait bon de rester attentif à cela.
Finalement, M. Muteshi a révélé que la mise en œuvre d’une porte électronique était à l’étude, et que les enseignements tirés de la pandémie du Coronavirus ont motivé le Kenya à s’intéresser tout particulièrement aux personnes arrivant dans le pays, de sorte à garantir un processus harmonieux et sans contact. « Nous ciblons les Kenyans et les résidents kenyans pour qu’ils n’aient pas à faire la queue au contrôle des passeports, puisque nous disposons déjà de leurs données. Ainsi, lorsqu’ils entrent dans le pays, ils peuvent aller directement à la porte électronique et y fournir leurs données qui, une fois vérifiées, leur permettront d’entrer dans le pays.* », a-t-il conclu.
Concernant l’importance de l’identité numérique et de la réalisation des objectifs socioéconomiques de l’Afrique, Mme Mutung’u a affirmé que l’identité numérique devait prendre en compte les objectifs socioéconomiques , car de nombreux pays africains s’efforcent de fournir davantage de services. Selon elle, l’objectif du Kenya est de fournir une éducation primaire gratuite, ce qui permettrait de réaliser l’objectif visant à fournir une éducation à chaque enfant. Elle a ajouté que les services d’aide sociale visaient à garantir que toutes les personnes aient accès aux services de santé.
James Claude a fait écho à cela : « L’identité numérique doit faire partie de l’écosystème. Sa mise en œuvre doit être reliée aux services, pour que les personnes puissent y avoir accès. Si on ne relie pas l’identité numérique à ces services, elle se révélera inutile. Il est donc important de prendre ces éléments en compte.* »
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*Traduit à partir du texte anglais original.