La technologie réglementaire, ou RegTech, est devenue une considération majeure dans de nombreux pays africains au cours des quinze dernières années.
Plusieurs pays africains ont adopté des solutions technologiques répondant à leurs différents besoins dans différentes industries, comme l’argent mobile et les services financiers numériques, les télécommunication, l’identité numérique, etc.
Les résultats de ces technologies varient d’un pays à l’autre. En termes de succès, on peut citer des exemples probants comme le Rwanda et le Ghana, où la mise en place de ces technologies peut être une source d’enseignements pour d’autres nations s’intéressant à la regtech.
Par exemple, en 2012, le régulateur rwandais des services publics, la RURA, a mis en service un système de vérification du trafic des passerelles internationales (IGTVS), une solution complète orientée données permettant de vérifier et de superviser indépendamment les réseaux rwandais à des fins diverses.
L’IGTVS a permis au gouvernement rwandais de détecter 30 000 lignes frauduleuses depuis 2014 et de suivre un demi-million de transactions chaque mois, ainsi que de faire augmenter les recettes annuelles de 6 %. Cette solution a été mise en œuvre en collaboration avec Global Voice Group (GVG).
De plus, durant la pandémie, différents gouvernements ont mis en place des mesures diverses visant à maîtriser la propagation du coronavirus.
Parmi ces mesures appliquées à de multiples pays, on peut mentionner la mise en place d’in couvre-feu, que les pays concernés ont fait respecter de différentes manières, et la recherche des contacts, afin de facilement permettre l’identification de toute personne ayant pu entrer en contact avec un individu infecté.
Un autre exemple qui pourrait servir d’étude de cas est la mise en œuvre du « Covid Tracker » de GVG au Ghana. Le Covid Tracker est un système technique et analytique qui rassemble des données sur la mobilité des personnes afin de permettre aux gouvernements, aux autorités compétentes et aux unités d’intervention de mieux comprendre la façon dont la maladie se propage dans un pays donné.
Le gouvernement ghanéen a travaillé avec GVG et le Tracker pour identifier les mouvements des individus en quarantaine, rechercher les contacts, effectuer de analyses prédictives et faciliter l’examen et le développement des mesures de confinement.
Les données sur la mobilité fournissent des informations concrètes sur les mouvements de population. Quand on effectue une opération de télécom (appel, SMS, recharge, etc.), le téléphone mobile échange constamment des informations techniques avec les tours de relais et autres systèmes centraux des opérateurs de réseau mobile
Le réseau peut identifier l’emplacement du téléphone mobile. Quand un téléphone mobile se déplace, la zone change et il est possible de déterminer avec certitude que ce téléphone n’est plus immobile. Il est important de noter qu’il existe de nombreux aspects réglementaires à examiner dans chaque pays, ces aspects étant liés à l’accès aux données et à la confidentialité de ces dernières.
Ces aspects sont cruciaux and nécessitent la plus grande attention, même avant de considérer l’application de la solution.
Les solutions regtech ont la capacité de juguler l’augmentation de la fraude dans l’écosystème des télécoms, d’améliorer la supervision du marché financier numérique, qui est en pleine croissance, de répondre au besoin croissant en e-gouvernements, de soutenir l’expansion des identités numériques et de tirer parti du potentiel des renseignements sur la mobilité.
Il s’agit là de quelques-uns des avantages d’une mise en œuvre correcte de ces technologies. Certains régulateurs des télécoms d’Afrique de l’Est explorent les bienfaits de la regtech en matière de lutte contre la fraude (aux niveaux local et régional, connue sous le nom de « fraude ONA ».
L’autorité des communications du Kenya, par exemple, a engagé des consultations avec l’industrie en 2020 afin de déterminer la meilleure méthode de mise en place du Système de gestion des terminaux, une solution dont la fonction est d’identifier les terminaux contrefaits, volés ou non homologués et de les empêcher de se connecter aux réseaux de télécoms du pays.
De plus, selon News Africa, le Rwanda et la Tanzanie ont vu leur niveau de fraude dans le secteur des télécoms diminuer après la mise en œuvre d’une solution regtech fournie par GVG qui comprend un système de gestion de la fraude.
Une autre solution regtech, connue sous le nom de Mobile Money Monitoring Solution (M3), a permis au gouvernement tanzanien de rendre conforme 240 milliards USD.
Le Kenya est l’une des nations africaines qui mène la charge en ce qui concerne l’adoption de l’agenda relatif à la transformation numérique, avec grand succès.
Le pays est un pionnier du développement de l’argent mobile, une solution qui a évolué d’un simple système de transfert d’argent à un système qui inclut à présent des produits d’épargne et de crédit.
De plus, le taux d’adoption des téléphones mobiles et smartphones dans le pays a augmenté, ce qui soutient l’expansion des solutions technologiques.
Par conséquent, il existe actuellement, dans différentes nations africaines, des applications de la regtech qui ont connu plus d’une décennie de succès, et que le Kenya pourrait répliquer.
Si toutes les mesures nécessaires sont mises en place, y compris le soutien législatif, le développement de l’infrastructure et la protection des données, le Kenya connaître un grand succès en ce qui concerne la mise en œuvre de solutions regtech telle que l’envisage l’autorité kenyane des communications.
Le but principal de la regtech est d’améliorer et de rationaliser les processus réglementaires et de conformité. La regtech représente une alliée de taille pour les gouvernements et les organismes de réglementation lorsqu’il s’agit de réguler les marchés numérisé clés.
Lisez l’article original sur KBC.
*Traduit à partir du texte anglais original.
