Par: Beaugas Orain Djoyum, sur Digital Business Africa
Faisant partie des leaders principaux de son segment d’activité, Global Voice Group (GVG) indique que ses systèmes ont aidé à assurer la conformité de plus de 115 millions de terminaux mobiles.
Pour l’année 2022, le groupe sacré “Entreprise technologique de l’année” le 24 novembre 2021 par l’Africa Tech Week lors d’une cérémonie de remise des prix qui s’est tenue en Afrique du Sud, se donne pour objectif de développer ses activités et d’accroître sa présence sur le continent africain, en multipliant de nouveaux partenariats.
Digital Business Africa donne la parole ce jour à James G. Claude, le PDG de GVG, qui revient sur les tendances 2022 et ses ambitions en 2022.
Digital Business Africa : L’année 2021 s’achève avec une reprise timide de l’économie dans de nombreux États africains. Quels ont été d’après vous les principaux défis des États africains en 2021 en matière de gouvernance électronique ?
James G. Claude : Le plus grand défi des États Africains est de réussir leur transformation numérique de manière souveraine et autosuffisante, sans se faire dicter leurs choix par les GAFAM ou subir l’influence des puissances numériques actuelles. Ce défi de la souveraineté et de l’autosuffisance implique le développement d’infrastructures technologiques dans les pays Africains capables de soutenir autant les besoins des entreprises, des personnes que des gouvernements.
En Afrique, il y a actuellement une forte demande pour des centres de données et l’infonuagique régionale autant de la part des entreprises que des gouvernements en Afrique. Un rapport d’Arizton parle d’une croissance combinée annuelle de 15% jusqu’en 2026.
Mais encore aujourd’hui, une bonne partie de la data générée en Afrique échappe au contrôle des Africains. Cette situation s’améliore avec l’accroissement des investissements pour développer localement le numérique en Afrique, stimulés par la pénétration croissante de l’Internet sur le continent.
Mais l’écart à combler demeure important en matière de data entre l’Afrique et le reste du monde, alors que notre continent accapare à peine 1% des centres de données répertoriés mondialement.
L’éducation numérique a également un rôle majeur à jouer dans la création d’un environnement plus favorable aux investissements dans ce domaine.
Digital Business Africa : Quelles seront d’après-vous les principales tendances en 2022 en matière de régulation de l’écosystème mobile et numérique en Afrique ?
James G. Claude : J’en anticipe deux très fortes et complémentaires : une volonté de plus en plus partagée d’atteindre une meilleure harmonisation réglementaire dans ce domaine en Afrique subsaharienne et l’adoption croissante d’outils technologiques pour soutenir la régulation de ces écosystèmes.
L’harmonisation réglementaire est essentielle pour réaliser des économies d’échelle qui favorisent l’inclusion numérique et la réduction des inégalités en Afrique subsaharienne. Il existe des organisations panafricaines telles que Smart Africa, dont nous faisons partie, qui ont multiplié les efforts au cours des dernières années pour parvenir à un cadre qui harmonise la régulation dans tous les pays africains. Je souhaite que l’ambition d’une plus grande harmonie réglementaire et tarifaire se réalise en 2022.
Si nous y parvenons, les conséquences n’en seront que positives sur l’intégration économique de l’Afrique et l’inclusion autant financière que numérique grâce à des économies d’échelle et une baisse des prix subséquente.
Mais, cette harmonisation passe également par une mise à niveau technologique comparable au sein des gouvernements et des autorités réglementaires de tous les pays africains. Il y a présentement un très fort consensus partout en Afrique sur la nécessité d’accélérer la transformation numérique non seulement des sociétés, mais également à l’intérieur même des gouvernements et agences d’État.
C’est un nouveau paradigme qui se met en place, celui d’une gouvernance supportée par les TIC et d’une régulation axée sur la data et le Big Data. Chez GVG, nous travaillons activement à cette transformation depuis près de vingt ans en Afrique dans les domaines de la régulation des télécoms et de la gouvernance de l’écosystème financier.
Digital Business Africa : Comment GVG entend-elle se déployer en 2022 dans les pays Africains ?
James G. Claude : Notre objectif pour 2022 est de développer nos activités et d’accroître notre présence déjà importante sur le continent africain, autant par de nouveaux partenariats que par un renforcement de nos partenariats existants avec notre clientèle africaine.
Nous travaillons sur un portefeuille qui répond à l’évolution des besoins des gouvernements. Nous sommes une entreprise qui se distingue par sa flexibilité et sa capacité d’adaptation et nous comptons poursuivre dans la même veine.
Digital Business Africa : Quelles sont d’après vous les solutions de régulation de GVG qui seront le plus à l’honneur en 2022 ?
James G. Claude : Si les deux dernières années nous ont appris quelque chose, c’est que tout peut changer d’un jour à l’autre. Les besoins des consommateurs et de leurs gouvernements peuvent évoluer rapidement pour de nombreuses raisons différentes, une pandémie, une crise économique…
En soi, la technologie est déjà par sa nature même un secteur qui évolue rapidement. C’est pourquoi nous aimons demeurer à la page, nous essayons de nous adapter rapidement aux nouvelles tendances, nous écoutons attentivement les besoins de nos clients. La Covid a imposé ses propres règles ; les progrès vers une économie numérique ont été incroyables depuis un an et demi. Nous offrons déjà plusieurs outils qui soutiennent les gouvernements en matière d’inclusion financière et de transformation numérique.
Par exemple, nous contribuons à régler le problème de l’interopérabilité avec notre passerelle de paiement Transfin ; nous aidons à sécuriser l’argent mobile et les transferts de fonds, dont dépendent beaucoup de familles en Afrique, avec des plateformes comme le M3 et X Stream.
Nous continuons à créer, à grandir et à nous adapter aux besoins des gouvernements africains. Nous travaillons d’arrache-pied pour pouvoir présenter bientôt plusieurs solutions qui surprendront par leur innovation technologique… Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment.
Digital Business Africa : TransFin, SafetyNet, Solutions de contrôle des Simbox, etc., vous déployez de nombreuses solutions en Afrique. Quelles sont les solutions de régulation des communications électroniques que vous avez déployées et dont vous êtes le plus fier en terme d’impact sur les États et les populations ?
James G. Claude : Nos solutions aident les gouvernements à acquérir une meilleure maîtrise réglementaire et fiscale de secteurs clés pour le développement économique de leurs pays. Elles contribuent à protéger ces secteurs et, par extension, les utilisateurs de leurs services, c’est-à-dire les citoyens. Chaque fois que nous mettons en œuvre l’une de nos solutions, nous contribuons à la construction d’une économie plus sûre, et c’est l’accomplissement dont nous sommes le plus fiers.
Juste pour vous donner quelques chiffres, nos systèmes analysent et traitent quotidiennement huit milliards de transactions liées aux télécoms. À ce jour, elles ont aidé à assurer la conformité de plus de 115 millions de terminaux mobiles.
Mais, une bonne partie de notre travail va au-delà de ces chiffres. Chez GVG, nous croyons fermement que le renforcement des capacités est fondamental pour la transformation numérique. C’est pourquoi nous formons également les employés publics qui travaillent avec nos solutions, une fois mises en œuvre, afin qu’ils acquièrent l’autonomie et les compétences nécessaires pour bien manipuler ces outils. L’impact de nos solutions sur les États va donc bien au-delà de leurs retombées financières directes.
Digital Business Africa : En avril 2021, vous avez signé un accord avec la Guinée Conakry pour le déploiement d’une plateforme de régulation de pointe de l’écosystème mobile et numérique en Guinée. Était-ce l’un de vos plus grands accords en 2021 ?
James G. Claude : L’accord avec la Guinée revêt certainement une importance toute particulière pour nous.
Chaque nouveau client représente toujours un défi excitant et une nouvelle occasion de nous surpasser. Mais, lorsqu’il s’agit d’un ancien partenaire qui nous a accompagné dans notre développement par le passé, ce renouvellement de partenariat représente pour nous un gage de confiance qui nous inspire et nous motive tout particulièrement.
Donc, oui, c’est une de nos belles réussites en 2021, à mettre sur un pied d’égalité avec la performance d’ensemble de notre entreprise qui a su maintenir le cap et créer de nouveaux emplois malgré la pandémie.
Digital Business Africa : Global Voice Group (GVG) a par ailleurs été sacré “Entreprise technologique de l’année” le 24 novembre 2021 par l’Africa Tech Week lors d’une cérémonie de remise des prix qui s’est tenue en Afrique du Sud. Quel est pour vous le sens de cette consécration ?
James G. Claude : Ce prix est le reflet de l’excellent travail effectué par chacun des départements et des personnes qui composent Global Voice Group. Un prix comme celui-ci vous rend toujours fier de l’entreprise que vous représentez. En 2021, alors que nous luttons toujours contre une pandémie qui a durement affecté l’économie mondiale, recevoir une telle distinction vous fait réaliser, en tant que PDG, à quel point vous pouvez compter sur une équipe formidable.
Je crois plus que jamais au dicton : “Si tu veux aller vite, marche seul. Si tu veux aller loin, marche en groupe”. GVG continue d’exister parce que nous sommes une équipe, une famille qui se tient les coudes dans les pires moments comme dans les meilleurs.
Ce genre de prix nous donne l’énergie nécessaire pour continuer à travailler au développement de nouvelles solutions qui soutiennent l’inclusion financière et la transformation numérique sur le continent africain.
Digital Business Africa : En juin 2021, GVG dénonçait avec ferveur les attaques diffamatoires dans certains médias qui vous accusait d’abus de position dominante entre autres. Pour vous, GVG respecte strictement les normes internationales de bonnes pratiques en matière des appels d’offres pour les contrats publics. Qui sont d’après vous vos détracteurs et qu’est-ce qui fait votre force pour que vos solutions soient les plus plébiscitées ?
James G. Claude : Nous ne prêtons généralement pas attention aux diffamations, car notre travail parle de lui-même. Mais il faut parfois élever la voix face aux mensonges et défendre une équipe qui travaille dur pour atteindre ses objectifs.
Nos solutions suscitent l’adhésion précisément parce que nous ne perdons pas notre temps à faire autre chose que notre travail. Lorsque nous fixons un objectif, nous y consacrons 100 % de nos efforts, en donnant toujours la priorité au client et à ses besoins.
Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM