Encourager les paiements numériques dans le secteur public
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la nécessité de passer rapidement à une société sans numéraire. De nombreux pays partout dans le monde recommandent de réduire l’utilisation des espèces en faveur des paiements numériques, afin de faciliter la distanciation sociale. Ce changement requiert une éducation et une infrastructure financières qui encouragent les citoyens à utiliser ce type de paiement. En même temps, les gouvernements eux-mêmes doivent passer au numérique pour les paiements publics, comme les salaires et les retraites, afin d’encourager la population à adopter ce changement systémique et à le reproduire dans le cadre de ses paiements quotidiens.
Les exemples malaisien et indien
Dès avril 2015, le gouvernement malaisien a pris des mesures pour permettre aux contribuables de payer facilement leurs factures par le biais de mécanismes numériques. De plus, en janvier de cette année, avant même que la pandémie de Covid-19 ait été rendue publique, le gouvernement a officiellement annoncé sa détermination de stimuler la croissance de l’économie numérique, se positionnant ainsi comme un exemple à suivre par d’autres pays développés.
L’Inde a également amorcé la transition vers le numérique, avec Ahmedabad, une grande ville, menant la marche, après avoir rendu les méthodes de paiement numérique obligatoires en mai.
Les paiements publiques numériques comme mécanisme antifraude
D’autres pays, particulièrement en Afrique, mettent en place des politiques visant à promouvoir les paiements publics numériques, eu égard à la pandémie de Covid-19 et à la culture de distanciation sociale qui l’accompagne. Cependant, en plus d’avoir des avantages sanitaires, les paiements numériques aident les gouvernements à réduire l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme…bref, tous types de fraude et de crime que facilitent les paiements en espèces.
Pour ne donner que quelques exemples, en 2014, Africa Report a publié qu’au Ghana, des millions avaient été détournés pour atterrir dans des poches privées, dans le cadre d’une énorme opération frauduleuse liée au paiement de salaires. En 2018, le gouvernement du Mozambique a découvert plus de 30 000 travailleurs fantômes sur le registre du personnel de la fonction publique. Et en juin de cette année, il a été signalé qu’au Koweit, le Ministère de l’Éducation menait une enquête parmi ses propres fonctionnaires, sur un cas de fraude liée aux salaires.
Le rôle clé des gouvernements dans la promotion des paiements numériques
Tous les gouvernements peuvent être victimes de fraude, mais ils doivent tout de même pouvoir garantir la sécurité des paiements de salaires et de retraites à leurs citoyens. Pour cela, il est nécessaire de mettre en œuvre et d’utiliser des outils technologiques de pointe permettant d’obtenir des informations fiables et précises en rapport avec le personnel, de supprimer les travailleurs fantômes, d’éliminer les pratiques de corruption et de mettre en place des processus budgétaire et prévisionnel modernes, scientifiques et précis. Un tel niveau de transparence bénéficie non seulement au gouvernement d’un pays, mais également à ses fonctionnaires, en leur fournissant des reçus de paiement de salaire fiables, un système sans numéraire éliminant les contacts physiques et accès à un historique numérique des paiements de salaire, ainsi qu’en offrant les normes de sécurité les plus élevées.
Cette tendance dans le secteur économique a le potentiel de révolutionner les paiements sociaux « de gouvernement à personne » (G2P) dans les pays en développement, en sécurisant et en protégeant ces paiements. Ce grand pas en avant en matière d’innovation et de technologie encourage l’inclusion financière, tout en renforçant le rôle de l’administration publique dans ces pays, ainsi que la confiance des citoyens envers la transparence et la légalité de leurs payeurs.
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