Parlons de la confiance dans le partage des données : GVG participe à l’échange entre pairs du GPSDD
Le 19 avril, Laurent Sarr, directeur technique de GVG, a pris part à un échange entre pairs organisé par le partenariat international pour les données du développement durable (GPSDD). Le but de cet événement était de discuter de moyens de favoriser la confiance dans le cadre du partage de données public-privé. La mission du GPSDD consiste à assurer la disponibilité de données de qualité, en vue de soutenir la réalisation des objectifs de développement durable. Il s’agit donc d’obtenir des données privées, ce qui présente des difficultés en raison d’un manque de confiance envers les institutions publiques de la part du secteur privé et du grand public.
Renforcer la confiance pour un partage de données efficace
GVG est le fier partenaire du GPSDD depuis 2020. Dans le cadre de ce partenariat, GVG soutient le GPSDD en rassemblant des données fiables et précises afin de renforcer les capacités décisionnelles en Afrique.
C’est une conférence de haut niveau sur le partage de données public-privé pour des politiques factuelles qui a motivé l’organisation de cet échange entre pairs. En effet, cette conférence, à laquelle notre PDG, James Claude, avait participé en novembre de l’année dernière, avait souligné la nécessité de renforcer la confiance du secteur privé et du grand public envers les bureaux nationaux de statistique. L’échange entre pairs visait donc à tirer parti de l’expertise des participants pour suggérer des stratégies qui pourraient aider à réaliser cet objectif.
Durant l’événement, les intervenants – Dr Barteld Braaksma, responsable de l’innovation chez Statistiques Netherlands ; Federico Segui, directeur général adjoint de l’INE, Uruguay ; Gianfranco Cecconi, responsable des écosystèmes de données collaboratifs chez Capgemini ; et Lamin Dibba, statisticien principal du bureau de statistique de la Gambie – ont partagé l’expérience de leur organisation respective en matière de renforcement de la confiance pour un partage de données plus efficace.
À la fin de la session plénière, les participants se sont séparés en trois salles de discussion afin de répondre à des questions sur les défis relatifs à la confiance entre les secteurs public et privé lorsqu’il s’agit de partage de données ; sur les mesures à mettre en œuvre pour promouvoir la confiance ; et sur les enseignements tirés du renforcement et du maintien de la confiance envers les bureaux de statistique.
Le manque de confiance dans le partage des données : causes et impact
La discussion a indiqué que les obstacles les plus communs à l’établissement de la confiance étaient les lacunes réglementaires, les préoccupations relatives à la sécurité des données, un manque de clarté et de compréhension et le manque perçu d’expertise des bureaux de statistique.
Pendant son intervention, Laurent a expliqué que les opérateurs de télécoms étaient souvent réticents à partager leurs données avec les autorités publiques parce qu’ils voulaient se protéger eux-mêmes, ainsi que leurs accords avec leurs clients. En effet, ces accords impliquent leur responsabilité en matière de confidentialité des données. Par conséquent, les opérateurs ont besoin de savoir comment les autorités prévoient d’utiliser les données de leurs abonnés avant de rendre ces dernières disponibles. Selon Laurent, leur inquiétude découle de l’absence d’une réglementation adéquate.
Le manque de compréhension et le manque perçu d’expertise pourraient être dus à une communication inefficace entre les intervenants. Par exemple, Lamin Dibba a expliqué que le manque de communication entre le bureau de statistique de la Gambie et le secteur privé était l’un des défis que son organisation a rencontrés en essayant d’obtenir des données privées. D’après lui, le bureau ne « se vend » pas bien auprès du secteur privé. À cela Ali Omar, de Somalie, a ajouté que les institutions privées hésitaient à partager des données avec le secteur public parce qu’elles craignaient que les institutions publiques ne répondent pas aux normes et qu’un échange systématique de données compromette la confidentialité des données.
Mesures pour améliorer et maintenir la confiance dans le partage des données
Pendant la session, les mesures clés suivantes ont été suggérées : la mise en œuvre d’une réglementation appropriée, le renforcement des capacités et de l’efficacité des institutions publiques et l’amélioration du dialogue entre les secteurs public et privé.
Selon notre directeur technique, il est essentiel de mettre en œuvre un cadre réglementaire pour la protection des données, ainsi qu’une réglementation propre au partage des données. Cela rassurerait les opérateurs et les encouragerait à partager leurs données avec le secteur public. Le gouvernement serait responsable de cette mesure, qui contribuerait grandement à établir la confiance, non seulement de la part des opérateurs, mais également de celle du secteur privé et du grand public.
En ce qui concerne les capacités et les compétences des bureaux de statistique et autres institutions publiques, des améliorations pourraient effectivement être nécessaires dans certains cas. Les technologies appropriées pourraient par exemple permettre de n’extraire que le strict nécessaires des données privées, laissant le reste entre les mains des propriétaires de ces données. Cependant, dans d’autres cas, le manque de compétences pourrait n’être qu’une question de perception. Un dialogue ouvert entre les intervenants pourrait alors clarifier les malentendus et les idées fausses.
De plus, un meilleur dialogue entre les intervenants aiderait à trouver une approche du partage de données permettant une mise en œuvre harmonieuse, viable et sûre. Lorsqu’il s’agit d’entretenir la confiance, il est essentiel de donner la priorité à la transparence. C’est précisément ce que fait GVG, en donnant aux décideurs publics accès à toutes les données de marché dont ils ont besoin pour créer des politiques efficaces et bien informer leurs décisions.
Établir et entretenir la confiance envers les bureaux de statistique : enseignements
L’un des principaux points à retenir de cet échange est que le dialogue entre les intervenants est crucial pour instaurer la confiance. Ce dialogue permettra au grand public et au secteur privé de mieux comprendre l’utilisation des données à des fins statistiques. Il facilitera également la définition et la mise en œuvre d’une approche efficace du partage de données qui bénéficiera à toutes les parties. Cependant, l’un des participants a souligné qu’établir la confiance prenait du temps même avec une bonne communication. Le simple fait de reconnaître qu’il existe des lacunes en matière de confiance et que des mesures sont à prendre représente un progrès. Des conversations comme celle-ci offrent une plateforme pour l’échange d’idées et les participants ont convenu qu’elles devaient continuer au niveau international.
Du point de vue de GVG, et selon notre expérience, les partenariats public-privé sont la meilleure méthode pour mettre en place un partage de données efficace entre les secteurs public et privé. Les autorités gouvernementales, les bureaux de statistique en particulier, sont souvent les moteurs de tels partenariats. En effet, elles sont motivées par le besoin d’obtenir et d’utiliser des données provenant du secteur privé à des fins d’élaboration de politiques. Par conséquent, la collaboration entre les secteurs public et privé pour le partage de données est un sujet qui intéresse grandement les gouvernements, et le nombre d’exemple de ce type de collaboration ne cesse d’augmenter. Notre propre partenariat avec le GPSDD reflète un désir de renforcer les capacités en matière de partage de données à des fins décisionnelles, et ce particulièrement en Afrique.
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