Règlementation et numérisation du secteur des télécoms en Amérique Latine
La table ronde portant sur le thème « Règlementation et numérisation des télécommunications en Amérique latine » a eu lieu jeudi dernier, avec la participation de Julissa Cruz, directrice d’Indotel, l’organisme de règlementation de la République dominicaine, et Carlos Lugo Silva, directeur de CRC, la Commission colombienne de règlementation des communications. Le but de cet évènement était d’obtenir des informations de première main sur les besoins, les préoccupations, les leçons apprises et les défis des régulateurs au cours d’une période aussi convulsive que celle dont les habitants d’Amérique latin et des Caraïbes font actuellement l’expérience.
Enseignements tirés de la Covid-19
Comme l’a fait remarquer Julissa Cruz, la Covid-19 a « dépouillé » les entités publiques et privées et leur a fourni un diagnostic accéléré des améliorations à apporter au secteur en urgence. Dans leur intervention respective, Mme Cruz et M. Silva ont beaucoup parlé des fractures socioéconomique et numérique, et de la façon dont la Covid a influencé les inégalités en ce qui concerne les ressources économiques et numériques disponibles aux citoyens des deux pays. M. Silva, pour sa part, a affirmé que si la pandémie avait enseigné quelque chose à la CRC, c’était que le secteur colombien des télécommunications avait besoin d’attirer des investissements afin d’accélérer la création des politiques numériques qui encourageraient le développement du secteur, faisant ainsi tomber les barrières qui divisent la société. Il a également soulevé un point très intéressant concernant la nécessité de numériser et de moderniser le cadre règlementaire national relatif aux télécoms, et le fait que le régulateur devait simplifier ses procédures et règlementations en vue d’encourager la participation de tous les intervenants du secteur.
L’intervention de Mme Cruz était en phase avec celle de M. Silva, dans la mesure où elle s’est concentrée sur les enseignements tirés de la Covid-19, dont la nécessité d’améliorer la qualité de service, de mettre en place des politiques visant à réduire les fractures socioéconomique et numérique et de moderniser le cadre règlementaire. Mme Cruz a également signalé que certaines règlementations dataient du siècle dernier, et qu’en raison de l’évolution rapide et radicale de la technologie et des télécommunications à l’échelle mondiale, de tels cadres règlementaires devaient être réexaminés et adaptés aux circonstances actuelles.
Littératie numérique et harmonisation règlementaire : des enjeux régionaux clés
Mme Cruz et M. Silva ont tous les deux insisté sur l’importance d’une harmonisation règlementaire dans le secteur régional des télécoms lorsqu’il s’agit de réaliser la transformation numérique et de réduire les écarts.
Mme Cruz a également évoqué la nécessité de fournir une éducation technologique aux personnes se trouvant actuellement en marge de la société numérique en raison d’un manque de compétences et de connaissances dans ce domaine. Ce dont nous parlons ici est l’indispensable « littératie numérique » à laquelle GVG a déjà fait référence en plusieurs occasions, soulignant le fait que les gouvernements et organismes apparentés se devaient de ne pas négliger ce facteur clé dans leurs efforts liés à la transformation numérique.
Le PDG de GVG, James Gabriel Claude, a d’ailleurs clôturé l’événement en mettant en avant la perspective humaine, et le fait que les intervenants du secteur, y compris nous-mêmes, alors qu’ils discutent de la numérisation en long et en large, oublient parfois un aspect fondamental de cette numérisation, qui est l’aspect humain. En effet, ce sont toujours des personnes qui se tiennent en arrière-plan de tous ces cadres règlementaires visant à promouvoir la transformation numérique.
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