Sécurité Numérique: 6 questions clés pour mieux comprendre ce concept tendance
Quels sont les 3 principales préoccupations qu’un État devrait actuellement identifier et aborder en matière de sécurité numérique ?
Les États doivent effectivement aborder trois préoccupations principales :
- L’intégrité et la confidentialité des données. Il est essentiel pour une nation qui se veut numérisée de fournir une identité numérique à ses citoyens par le biais d’une méthode fiable. Dans ce rôle, l’État agit en tant que tiers de confiance qui assigne une identité numérique à ses citoyens et crée un cadre légal dans lequel une signature manuscrite équivaut à une signature numérique. L’usage répandu d’identités numériques assure l’intégrité et la confidentialité des données au sein du réseau.
- La disponibilité des services électroniques. La création d’une « autoroute de l’information », par le biais de laquelle les systèmes d’information des États peuvent partager leur contenu, à l’aide d’un cadre commun d’interopérabilité, mènera à la décentralisation de ces systèmes. En l’absence d’un point unique de défaillance, ces derniers seront de façon générale moins vulnérables aux attaques. Comme un nombre croissant des services fournis par les États sont numérisés, les citoyens s’attendent à un niveau élevé de disponibilité.
- L’éducation. Le rôle que joue l’éducation dans l’édification de l’État ne peut être sous-estimé. Une nation numérisée sera plus efficace, plus rapide et plus productive dans tous les aspects de la vie, mais seulement si les citoyens utilisent pleinement les capacités des services que les technologies émergentes peuvent fournir. Tout comme le monde physique, le monde numérique est vulnérable à diverses menaces, et il est nécessaire que les personnes sachent comment se protéger. C’est pour cela que l’éducation est si importante.
Quels secteurs de l’économie sont la cible privilégiée des cyberattaques ?
Le secteur de la finance est en général la cible de choix. Cependant, nous observons actuellement, dans le secteur des télécoms, de plus en plus de tentatives rusées d’infection de téléphones mobiles à l’aide de maliciels, de souscription à des services sans autorisation de l’utilisateur et d’extraction d’informations.
L’accès gratuit aux technologies de l’information devrait aller de pair avec la sécurité des utilisateurs. À quel point les gouvernements sont-ils responsables de la sécurité de l’écosystème numérique ?
C’est au gouvernement que revient la responsabilité ultime de développer la société numérique dans un pays donné. Cela inclut l’infrastructure, les identités numériques et la disponibilité des services électroniques nationaux. Malheureusement, les accidents, la criminalité et les attaques malveillantes sont inévitables. Le degré de responsabilité est fonction de la compétence avec laquelle le gouvernement aborde ces problèmes. Il est donc nécessaire de renforcer les capacités de la cybersécurité, qui fournissent les éléments basiques de sécurité pour les citoyens.
Étant donné la rapidité du développement de l’écosystème numérique, pensez-vous qu’il existe toujours un manque général de sensibilisation, ainsi qu’un besoin de transférer les connaissances en ce qui concerne la sécurité numérique ?
Absolument. Il serait extrêmement bénéfique que les individus comprennent les risques, ainsi que les avantages, de vivre dans une société numérisée. Les appareils que nous utilisons chaque jour, et les risques qui y sont liés, ont un impact de plus en plus important sur nos vies. Inversement, l’utilisation compétente de nos Smartphones et des services électroniques nous rend plus productifs et efficaces.
Quel rôle joue la sécurité numérique dans le cadre du développement économique ?
La mondialisation implique que les pays ne se développent de loin pas en isolation. Nous sommes tous connectés à un réseau et entrons constamment en concurrence avec d’autres pays, fournisseurs de services et ressources. Comme de plus en plus d’actifs prennent une forme numérique, le développement économique est fortement influencé par l’avancement d’une nation en ce qui concerne l’adoption des technologies de l’information et de la communication. Si le niveau de développement numérique est élevé, alors l’économie est compétitive, et la cybersécurité, de par son importance dans la création d’une nation numérisée, ne peut tout simplement pas être négligée.
Pouvez-vous confirmer que l’Estonie est actuellement l’écosystème numérique le plus sûr ? Quelles sont les leçons à retenir ?
D’après l’Indice national de cybersécurité, l’Estonie occupe la troisième place au niveau mondial (source : https://ncsi.ega.ee/ncsi-index/). Je ne peux donc pas confirmer que l’Estonie est effectivement l’écosystème numérique le plus sûr au monde. Mais elle est certainement l’un des précurseurs en la matière, dans la mesure où elle a développé plusieurs solutions d’e-gouvernement et a été un site test pour de nouvelles idées et technologies. L’une des principales leçons à retenir est peut-être qu’une nation numérisée ne sera jamais vraiment prête, parce que ce n’est pas un produit que nous créons, mais un processus. Pour les petits pays, l’édification réussie de l’État implique la prise de décisions intelligentes et l’adaptation au changement. Il est donc important de suivre étroitement les tendances technologiques. De plus, le prototypage précoce permet de détecter rapidement les erreurs.