Soutenir le financement du développement en Afrique
L’Afrique continue à travailler à la réalisation des objectifs de développement durables (ODD) de l’ONU. Cependant, seulement 15 % des cibles sont sur la bonne voie. Le continent court donc le risque de ne pas réaliser l’agenda 2030. Le principal obstacle au progrès est le manque de fonds. En effet, l’Afrique a un déficit de financement de 1,6 billion USD qui perdurera jusqu’en 2030. Pour combler ce déficit et ainsi mieux soutenir le financement du développement en Afrique, il faut optimiser la mobilisation des recettes intérieures.
Un changement de paradigme vers la mobilisation des recettes intérieures
L’aide extérieure joue un rôle important dans la stimulation du développement de l’Afrique, sans pour autant répondre entièrement aux besoins. Les gouvernements africains doivent donc opérer un changement de paradigme pour passer de l’aide publique au développement (APD) à la mobilisation des recettes intérieures (MRI). C’est la recommandation que Cristina Duarte, Conseillère spéciale pour l’Afrique auprès du Secrétaire générale de l’ONU, a faite en 2020. À ce moment-là, l’Afrique faisait face à sa crise économique la plus sévère en 25 ans.
Quelques années plus tard, la MRI reste une priorité pour les gouvernements africains. Et cela même si l’APD et autres sources de financement, comme l’investissement étranger direct, sont toujours pertinents. En effet, le coût de la réalisation des ODD s’estime à des billions de dollars. Par conséquent, les pays africains doivent tirer parti de leurs propres ressources, en optimisant la MRI. Cela implique la création de nouvelles sources de recettes, ainsi que la formalisation de l’économie informelle. La technologie leur fournit un soutien précieux dans leurs efforts. Au niveau des institutions gouvernementales, le renforcement des capacités et le transfert des compétences représentent un autre élément important.
Création de nouvelles sources de revenu
Les gouvernements africains pourraient créer de nouvelles sources de recettes en tirant parti du potentiel économique de secteurs clés comme les télécoms et les services financiers numériques. Pour ce faire, ils doivent promouvoir la transparence et la conformité dans ces secteurs, en supervisant étroitement les événements générateurs de revenu. Cela requiert bien sûr une visibilité optimale sur les secteurs concernés.
Il est également possible de générer des recettes supplémentaires en jugulant les fuites de revenu. Les fuites de revenu en Afrique privent les gouvernements de fonds qu’ils pourraient autrement dédier à des projets de développement. Elles prennent plusieurs formes, y compris les flux financiers illicites (FFI), la fraude, l’évasion fiscale et le cybercrime. Les FFI, par exemple, sont considérés comme l’un des principaux défis liés à la stimulation du développement. En effet, ils font perdre au continent environ 88,6 milliards USD par an, selon un rapport 2022 de la CNUCED. Cristina Duarte fait d’ailleurs remarquer qu’en l’absence de FFI, l’Afrique pourrait accéder à des fonds substantiels pour le développement. Il est donc crucial de promouvoir le suivi efficace des transactions financières. Cela permettrait en effet de réduire les pertes de revenu qui font obstacle au financement du développement.
Un autre moyen d’améliorer les recettes pour soutenir le financement du développement en Afrique est de formaliser l’économie informelle. Cette dernière emploie 85 % de la population. Mais malgré sa taille, elle ne contribue pas de manière substantielle à la MRI. Au contraire, elle rend l’imposition problématique et a donc un impact négatif sur les recettes fiscales. Les pays africains ont pris conscience de la nécessité d’intégrer l’économie informelle pour élargir l’assiette fiscale et stimuler les recettes.
Soutenir le financement du développement en Afrique grâce à la technologie
Pour créer de nouvelles sources de recettes et juguler les fuites de revenu, et ainsi soutenir le financement du développement en Afrique, les gouvernements et autorités de réglementation doivent pouvoir se connecter directement aux secteurs qu’ils régissent. La technologie, et plus particulièrement la technologie réglementaire (RegTech), renforce leurs capacités réglementaires. Elle rationalise et automatise en effet la collecte et l’analyse des énormes volumes de données provenant des différents secteurs. La technologie permet donc aux autorités de rassembler les données dont elles ont besoin pour faciliter la prise de décisions et l’élaboration de politiques. Par conséquent, elle vient soutenir la création des politiques fiscales nécessaires pour prévenir les fuites de revenu et promouvoir la mise en place de mécanismes de supervision appropriés.
Des solutions RegTech ont été mises en œuvre au Rwanda, au Ghana et en Ouganda, entre autres. Dans ces pays, elles ont entraîné une augmentation des recettes provenant des secteurs des télécoms, des services financiers numériques et du jeu. En effet, elles ont permis aux autorités de maîtriser tous les événements générateurs de recettes et toutes les transactions financières au sein de ces industries. Ainsi, la conformité et la transparence se sont renforcées, alors que la fraude a baissé. Au Ghana, par exemple, l’utilisation des plateformes RegTech dans le secteur des télécoms a mené à des augmentations de 36 % et 18 % des recettes de 2021 à 2022 et de 2020 à 2021 respectivement.
Le recours croissant à la RegTech a engendré la nécessité de développer les compétences et les connaissances au niveau institutionnel. Cependant, il existe une pénurie de compétences en Afrique, et particulièrement de compétences numériques. En effet, 87 % des dirigeants d’entreprises africaines considèrent le développement des compétences numériques comme une priorité. De plus, l’indice de déficit des compétences numériques de Wiley indique que le score des pays africains se situe entre 1,8 et 5, alors que la moyenne mondiale est 6. La formation et les transferts de compétences sont donc essentiels pour répondre aux besoins en capital humain qualifié.
Le financement du développement en Afrique, une question technologique et réglementaire
L’insuffisance des fonds est une épine dans le pied de l’Afrique lorsqu’il s’agit de réaliser les ODD. Toutefois, les ressources domestiques de l’Afrique, dont le secteur numérique florissant et l’économie informelle, ont un potentiel de développement considérable. Les fuites de revenu jouent également un rôle important dans le déficit de financement. Les gouvernements et les autorités réglementaires doivent donc optimiser la MRI et endiguer les fuites de revenu afin de combler le déficit.
Pour soutenir ces actions, certains gouvernements se sont tournés vers les solutions RegTech, comme celles que GVG a développées. Nos solutions permettent la mise en œuvre de mécanismes efficaces de suivi dans les secteurs économiques clés comme les télécoms et les services financiers numériques. De plus, elles fournissent aux autorités les données nécessaires à la création de politiques fiscales visant à prévenir les fuites de revenu. Cependant, l’efficacité de la technologie dépend, dans une certaine mesure, des compétences des utilisateurs. GVG offre donc à ses clients des programmes de transfert des compétences afin de garantir l’autonomie après la mise en œuvre de nos solutions.
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